Chaque mois de septembre est l’éternel rituel de rentrée des classes. A tous les coins de rue on aperçoit : des enfants au look de rentrée (adorables !), quelques centimètres de plus, une coiffure différente, une belle mine vitaminée… Et lorsqu’on approche du hall d’accueil de l’école maternelle, des pleurs qui en disent long sur des enfants inconsolables !
La rentrée en petite section de maternelle doit-elle rimer avec pleurs ? La majorité des enfants de bas âge sont-ils génétiquement programmés pour vivre cette journée de classe comme un crève-cœur ? La réponse est non !
La peur peut être facilement surmontable, votre enfant est bien plus ouvert à l’adaptation que vous ne pouvez le penser. Nous vous en donnons les raisons.
🍄 SOMMAIRE
VOTRE ENFANT EST CAPABLE DE SE PROJETER SUR DU COURT TERME
Les vacances sont finies et les fournitures d’école maternelle sont fin prêtes pour le démarrage de l’apprentissage scolaire et les jeux collectifs. Vous souhaitez désormais donner à votre enfant toutes les informations possibles sur son premier jour de classe de maternelle de façon à ce qu’il sache à quoi s’attendre. C’est une bonne chose, mais veillez à vous limiter à l’essentiel pour qu’il se sente bien, et surtout pour qu’il puisse retenir le plus important qui pourra l’aider à l’adaptation.
« Chaque chose en son temps »
Ne le noyez donc pas sous un flot d’informations pour le laisser profiter de chaque instant présent, en toute légèreté. Si à la maison vous exposez à votre enfant 3 jours avant la rentrée tout le programme du premier jour de maternelle, il va court-circuiter en se mettant la pression inutilement pour se souvenir de chaque message, et l’angoisse de la séparation va monter crescendo jusqu’à le suivre en classe.
Il est en effet tentant d’énumérer en entier à son enfant la nouvelle situation qui se présente, inconnue encore ; surtout lorsque cela peut servir de mémo aux parents débordés par le travail et les diverses inscriptions administratives de rentrée.
Réservez vous en paroles et allez-y donc étape par étape.
- Quelques jours avant le jour J : racontez dans les grandes lignes une journée type de rentrée à l’école maternelle. Une astuce consiste à afficher sur le mur un papier comportant des schémas et des dessins (type facilitation graphique) représentant le programme d’une journée d’école.
- La veille de rentrée scolaire : faites un léger rappel sur le planning du lendemain matin (se préparer le matin, ne pas oublier le premier cartable d’école avec doudou et le sac de change dedans).
- Le matin du jour de rentrée à l’école : sur le chemin de l’école, vous pouvez reparler des nouveautés de la première journée. A cela, ajoutez les retrouvailles du soir qui font chaud au cœur. S’il vous est possible de le savoir à l’avance, prévenez-le si c’est papa ou maman qui viendra le chercher.
- Le soir du premier jour : que votre enfant soit entré en crise de larmes ou qu’il ait passé une excellente journée, le deuxième jour ainsi que les suivants peuvent être totalement différents. Il s’agit de la prise de conscience que l’école n’est pas vécue sur une seule journée mais que ce sera 24 heures par semaine. Il a bien compris ce qui l’attendait dorénavant et va pleurer tous les matins, parfois jusqu’aux premières vacances scolaires. Il est donc important qu’il comprenne à partir du premier soir de quoi est fait le lendemain. Toutefois il est important de noter qu’il peut y avoir une crise de pleurs parce que c’est éprouvant pour votre progéniture de supporter le bruit ou d’avoir à respecter des règles de vie en collectivité impérativement.
VEILLEZ A OPTIMISER LE SOMMEIL DE VOTRE ENFANT POUR REUSSIR SA RENTREE
Pour avoir toutes les chances de réussir une rentrée en douceur, l’humeur de votre enfant est à l’honneur.
Vous avez pleinement profité des vacances aux journées longues, où les soirées étaient passées en famille avec les cousins, en soirées pyjama avec les meilleurs copains, en balades nocturnes en bord de mer. Vous avez eu bien raison ! Pensez cependant à prendre de l’avance pour remettre les pendules à l’heure : avancez l’heure du coucher en comptant 30 min de plus chaque jour. Par exemple, si votre enfant avait pour habitude de se coucher à 22h30, il faudra anticiper l’endormissement progressif 5 jour avant pour pouvoir se coucher à 20h, soit 5 jours x 30 min = 2h30.
Votre enfant pourra faire sa rentrée en pleine forme et sans être aigri par la fatigue.
DES RAPPROCHEMENTS AVEC LA PETITE ENFANCE PEUVENT ETRE FAITS
L’école, est-ce vraiment très nouveau pour votre enfant ? Pour vous en tant que parent oui car c’est un grand pas vers plus d’autonomie et le début d’un apprentissage nouveau. Mais pour votre bambin, il est possible que cette situation ait un air de déjà vu.
Rappelez-vous. S’il était gardé en crèche vous arriverez à trouver des similitudes en creusant un peu :
- Vous étiez calés au quotidien sur le même type d’horaires
- Il était attablé tous les midis avec ses camarades
- La sieste était collective
- Des sorties dans le jardin ou la terrasse étaient programmées (tout comme la récréation à l’école)
- Très souvent les enfants de crèche se suivent jusqu’à la scolarité, beaucoup se connaissent déjà.
N’hésitez pas à expliquer à votre enfant que l’école est une sorte de continuité de la crèche, avec une adresse différente, un décor différent et une maîtresse accompagnée de son Atsem qui les accueillera les bras grands ouverts et les aidera à grandir tous ensemble.
Dans le cas où votre enfant était gardé par une assistante maternelle, il a probablement côtoyé 2 ou 3 autres copains et fait des loisirs créatifs. L’école est un vrai plus : il comprendra qu’il pourra agrandir son cercle d’amis tout en dessinant ou en construisant des briques.
POUR L’ENFANT UNE EMOTION ACCEPTEE EST UNE EMOTION COMPRISE
Une certaine angoisse à l’approche de la rentrée scolaire peut exacerber l’émotion. N’attendez pas le moment de crise pour y pallier, vous aurez plus de difficultés à gérer la frustration.
Dans cet autre article nous vous livrons les conseils pour éviter une rentrée difficile, entre autres, grâce à la détection de certains signaux qui montrent le mal être infantile : 8 règles d’or pour éviter une rentrée scolaire difficile en maternelle.
Apprenez à traduire ces émotions, à montrer à votre enfant que vous l’acceptez et donc que vous le comprenez. L’empathie qu’il reçoit va l’apaiser et il ressentira moins de solitude. Il sera alors plus aisé pour lui de verbaliser ses émotions.
Voici un bon moyen, non verbal, pour montrer à votre enfant que vous le comprenez :
« 7 minutes de câlins par jour »
C’est ce que préconise le site journee-mondiale.com
C’est agréable et cela va lui permettre de prendre davantage confiance en lui.
Même si votre enfant se sent mieux après discussion, qu’il est prêt à faire un pas de géant et à découvrir le monde autrement, il croisera fatalement des enfants qui pleurent.
« Les pleurs sont communicatifs tout comme les rires »
S’il est préparé à assister à des scènes larmoyantes d’enfants en détresse (et parfois d’adultes !), il saura les surmonter la tête haute, voire même aider ses petits camarades à se consoler pour aider sa maîtresse ! Ils nous surprendront toujours.
FAIRE PRENDRE CONSCIENCE QUE LA SEPARATION EST BENEFIQUE
Dans la vie, il y a les séparations…et les retrouvailles ! Et ces dernières sont encore plus fortes.
Expliquez que papa et maman ont eux aussi des occupations pendant que la maîtresse s’occupe de ses souriceaux.
Chaque soir consacrez du temps afin que votre enfant puisse s’exprimer librement sur sa journée. Ils ont toujours plein de bonnes choses à dire, parfois même vous enchaînent dès qu’ils vous voient avec des histoires (à dormir debout ?). Le lien entre l’école et la maison est important, prenez bien le soin d’écouter.
Une dernière chose à ce sujet, la séparation n’est jamais définitive. L’enfant n’a pas de bonne notion du temps et ses repères temporels sont fragiles. Faites lui prendre conscience de la limitation dans le temps : comptez ensemble sur une horloge les heures de séparation qui s’écouleront, entre 8h30 et 18h par exemple. Après tout, aucun enfant a déjà dormi à l’école…jusqu’à preuve du contraire !
L’AIDE AU REPERE EST ESSENTIEL POUR L’ENFANT DE MATERNELLE
En tant que parent depuis 3 ans voire plus, vous l’avez sans doute remarqué à la maison : un enfant qui va répéter un même geste ou se créer un rituel se sent rassuré et accompli. Et ce comportement est tout à fait normal.
- Éteindre lui-même la lumière au coucher
- Porter la baguette de pain
- Reposer ses livres à côté de son jouet préféré
- Mettre le dentifrice sur sa brosse à dents tous les matins
- Poser doudou à droite dans son lit
Et tellement d’autres…
- Vous pouvez lui en suggérer d’autres en regard de la vie scolaire comme :
- Dessiner un petit cœur sur le bras qu’il pourra contempler une fois papa ou maman parti
- Glisser dans son sac ou sa poche une image différente de la veille, qu’il pourra montrer à son atsem
- Garder la main de maman sur la joue sur les derniers 30 mètres jusqu’à l’entrée de l’école
- Prononcer ensemble une phrase rituelle au moment se se dire au revoir. Par exemple : « je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins »
L’ENFANT NOUS SURPRENDRA TOUJOURS
Tout enfant est capable de se dépasser et de surprendre, encore faut il le mettre en condition et lui en donner les moyens. Faites preuve de bonne volonté en vous montrant bienveillant et bon communicant envers votre fille ou fils.
Le démarrage positif à l’école, ça s’anticipe !
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